Qu’est-ce que c’est ? Le 4e trimestre correspond à la période s’écoulant de la naissance du bébé jusqu’à sa douzième semaine de vie. C’est la continuité sensorielle transnatale.
Il s’agit d’une période de transition, autant pour les parents, en particulier la mère, que pour le nouveau-né qui a besoin d’un environnement qui lui rappelle ce qu’il connaît déjà, et donc le sécurise, l’environnement intra-utérin. Lors de la grossesse, la maman ne fait qu’un avec son bébé. Elle le nourrit, le berce, dort avec lui, bouge avec lui, sans même y penser ou presque. Le corps de la femme se voit modifié et chamboulé pour accueillir et héberger ce petit être en devenir pendant neuf mois. Le fœtus, quant à lui, est au chaud dans le ventre de sa mère. Bercé par les battements du cœur de la maman et par tous les bruits des organes en fonctionnement, le fœtus n’a pas d’efforts à fournir pour se nourrir, ni pour réguler sa température. Chaleur, proximité et mouvement sont les besoins du nouveau-né. La proximité physique et psychique mère-enfant est nécessaire, tant pour le bien-être de la maman que celui de l’enfant.
Ça vient d’où le quatrième trimestre ? Exposé par l’autrice américaine Jean Liedloff, dans un essai publié en 1975. Mais c’est le Dr Harvey Karp (les « 5S du Dr Harvey Karp ») qui a popularisé le terme « 4e trimestre » dans les années 2000. Et plus tard, très exactement en 2018, Ingrid Bayot, sage-femme de formation et qui est maintenant formatrice en périnatalité au Québec, a publié un livre appelé Le quatrième trimestre de la grossesse. Selon le Dr Harvey Karp , les bébés naissent trop tôt. Pour les apaisés, il faut donc imiter l’environnement de l’utérus. Il recommande dans sa méthode, « les 5S » entre autres, de répondre au besoin de succion du bébé et de le bercer. Il fait aussi la promotion de l’emmaillotage.
Ces explications du 4e trimestre sont largement basées sur le vécu du bébé. Toutefois, certains professionnels de la santé associent plutôt le 4e trimestre à l’expérience de la mère qui doit à la fois se remettre physiquement de l’accouchement et s’adapter à son nouveau rôle de mère. Même si ces deux visions peuvent être complémentaires, elles sont rarement présentées ensemble. On parle maintenant du 4e trimestre comme d’un moment où la mère et le bébé doivent se retrouver dans une même bulle.
Le livre de madame Bayot, cherche à sensibiliser aux enjeux qui touchent autant le bébé que la mère et qui surviennent dans les mois suivant la naissance. Elle insiste notamment sur l’idée que le nouveau-né est un fœtus à l’extérieur de l’utérus et que le corps de la mère ne redevient pas complètement comme avant, même si les caractéristiques de la grossesse disparaissent.
Les bébés viennent au monde très immatures d’un point de vue neurologique, ils sont entièrement dépendants des gens qui en prennent soin. C’est ce qui explique la forte connexion entre la mère et son enfant, qui forment ainsi une dyade.
Pour aider le bébé à s’adapter à la vie à l’extérieur de l’utérus, les jeunes parents peuvent utiliser des stratégies qui favorisent la proximité avec le nouveau-né, qui donne également toute son importance au rôle du second répondant de l’enfant, (le premier étant sa maman) et devenir ainsi par la suite, une tryade. (Pour simplifier, une équipe qui avance ensemble.)
-
- L’allaitement
-
- Le cododo (le partage de chambre, ou de lit de manière sécuritaire.)
-
- Le contact peau à peau (chers papas, autorisez-vous à le faire.)
-
- Le portage en écharpe, (non, ce n’est pas une mauvaise habitude…)
-
- L’emmaillotage, sur ce point je vous encourage vivement à être accompagné par une personne ayant une formation sur l’emmaillotage sécuritaire.
Le quatrième trimestre et l’importance de la communauté bienveillante.
Pour bien récupérer et vivre au mieux cette période particulière, l’idéal est de vivre au rythme de bébé, notamment en se reposant quand il dort. On conseille de maintenir une alimentation saine et équilibrée autant que possible, pour aider le corps à reprendre des forces après cette épreuve.
Pour le reste, il ne faut pas hésiter, dans la mesure du possible, à solliciter son entourage, sa famille, ses amis, le personnel soignant etc. Les quelques visites postnatales d’une sage-femme peuvent faire un bien fou. Quant à la communauté bienveillante, elle peut soulager le couple au quotidien en proposant par exemple des « bons cadeaux » sous forme d’aide concrète : la préparation d’un repas complet, une aide pour les courses, un accompagnement sommeil auprès d’une consultante, une balade ensemble pour s’autoriser une bouffé d’air frais. Toutes ces attentions sont une grande aide et peuvent prévenir de la dépression post-natale et du Burn-out parental.
©Tous droits réservés à Cassandra Wogenstahl.